The Poppy War - R. F. Kuang : la fantasy, reflet d’un passé revisité - La Revue d'Histoire Militaire (2024)

The Poppy War - R. F. Kuang : la fantasy, reflet d’un passé revisité - La Revue d'Histoire Militaire (1)

Depuis plusieurs années[1], le développement massif du genre de la fantasy[2] témoigne d’un succès commercial sans précédent et d’un engouement persistant chez les lecteurs comme chez les spectateurs. Du roman au jeu vidéo, la fantasy, genre de l’imaginaire et de l’évasion, noue un lien incontestable avec notre Histoire, de par une utilisation répétée et presque systématisée du cadre pseudo-médiéval. Sur la base de véritables recherches savantes ou d’une idéalisation profane du Moyen Âge, les auteurs de fantasy inventent et réinventent des histoires enchanteresses ou tragiques, des bestiaires et des univers variablement détaillés et enfin des magic systems[3] introduisant les éléments surnaturels. Ainsi, comme l’indiquent Anne Rochebouet, archiviste-paléographe, et Anne Salamon, maître de conférences en littérature médiévale, « la particularité de la fantasy est qu’elle utilise et valorise ce pour quoi le Moyen Âge avait été mis à l’index : devenu un à part historique, lieu de pure fiction, il fournit un cadre privilégié à la création de mondes imaginaires »[4]. De nombreuses recherches ont permis d’interroger les rapports étroits unissant la fiction à l’Histoire, l’objectif ici est d’introduire le développement des uchronies[5] à travers un genre et une œuvre bien spécifique qui est la trilogie The Poppy War[6] écrite par Rebecca F. Kuang[7].

Une introduction au genre de la fantasy

Bien que le genre soit aujourd’hui pluri-médiatisé, donner une définition générique et chronologique de la fantasy est loin d’être une tâche aisée. Pour cause, elle est associée à de multiples genres littéraires comme le fantastique ou la science-fiction, mais aussi, et ce de manière plus étonnante, à la littérature médiévale comme aux romans de chevalerie et aux contes merveilleux. Il est, en effet, possible de distinguer des éléments surnaturels dans les écrits épiques les plus anciens : L’épopée de Gilgamesh[8], Les Métamorphoses[9] et le poème Beowulf[10] en sont quelques illustres exemples. Le point commun entre l’ensemble des genres évoqués réside dans l’apparition d’éléments surnaturels se mouvant dans un monde imaginé et/ou inspiré par l’histoire et les mythologies. Une description qui, à première vue, pourrait être appliquée à de nombreux ouvrages et productions, mais nettement nuancée par sa conception contemporaine, commencée au XIXe siècle et apparentée aux premiers romans de fantasy, écrits par John Rushkin[11], George MacDonald[12], William Morris[13] ou encore Howard Phillips Lovecraft[14]. Des premiers écrits qui ont influencé celui que l’on nomme aujourd’hui le père de la fantasy moderne, John Ronald Reuel Tolkien à qui nous devons Le Hobbit (1937) et Le Seigneur des anneaux (1954-1955), et qui a su édifier les fondations de la high fantasy. Sous-genre de la fantasy, la high fantasy peut être définie comme une œuvre de fiction où les éléments surnaturels et magiques sont normalisés. Elle s’oppose à la low fantasy qui introduit un univers semblable au nôtre et où le surnaturel devient un élément perturbateur.

Neil Gaiman, romancier, nouvelliste et scénariste, reconnu pour ses écrits de fantasy et de science-fiction, explique l’importance de la trilogie Le Seigneur des anneaux dans le monde du genre :

« Quand Tolkien a publié Le Seigneur des anneaux, c’étaient de simples romans et non des romans de fantasy. Le rayon fantasy n’existait pas dans les librairies. […] Une fois que les auteurs se sont rendu compte qu’il y avait un genre à explorer, ils ont commencé à reproduire Tolkien. Ces livres sont des pâles copies. C’est comme ça qu’on retrouve des grands récits médiévaux, reprenant les codes que les auteurs ont appréciés chez Tolkien, combinés à ce qu’ils appréciaient dans Donjons et Dragons quand ils étaient lycéens. »[15]

Pour résumer, la fantasy d’aujourd’hui est une création protéiforme et un concentré d’une pluralité de sous-genres. L’essayiste et directrice littéraire américaine de fantasy Terri Windling évoque cette particularité en définissant la fantasy comme « un large champ de la littérature classique et contemporaine, celle qui contient des éléments magiques, fabuleux ou surréalistes, depuis les romans situés dans des mondes imaginaires, avec leurs racines dans les contes populaires et la mythologie, jusqu’aux histoires contemporaines de réalisme magique où les éléments de fantasy sont utilisés comme des moyens métaphoriques afin d’éclairer le monde que nous connaissons »[16].

The Poppy War : de l’inspiration historique et mythologique…

« All historical references are inspirational rather than accurate. » [17]

La trilogie baptisée The Poppy War suit l’histoire d’une jeune orpheline nommée Fang Runin (surnommée Rin) qui, placée dans une famille de trafiquants d’opium, décide de fuir sa modeste condition en intégrant l’école militaire élitiste de Sinegard, réservée aux futurs dirigeants du pays. Après avoir réussi l’épreuve du Keju[18], Rin commence sa formation sous le patronage du maître Jiang, ancien chaman de l’empire qui lui enseigne les voies du chamanisme et de l’invocation des dieux au combat. Très rapidement, la guerre éclate entre l’empire de Nikara et l’archipel de Mugen, Rin est alors affectée à une division chamanique spéciale, placée sous les ordres directs de l’impératrice Su Daji et envoyée au front face aux soldats de l’île.

The Poppy War est avant tout une œuvre de fiction. Sa particularité est de dessiner des parallèles (plus ou moins identifiables) à l’histoire sino-japonaise, catégorisant la saga dans le sous-genre de la historical fantasy, visant à amener les éléments surnaturels dans un cadre réaliste et alternatif. Cette deuxième approche dépasse la simple utilisation du cadre pseudo-médiéval observée dans de nombreuses œuvres de fantasy, car elle implique une véritable recherche savante entreprise par l’auteure et pouvant aussi être menée par les lecteurs. Toutefois l’analyse et la compréhension des références historiques ne sont pas inconditionnelles et ordonnées par l’auteure de manière explicite. Selon les études de Hans Jacob Orning, professeur d’histoire médiévale à l’université d’Oslo, un roman de fantasy ne peut pas représenter à lui seul une référence documentaire fiable, sa forme l’oblige à contenir un récit imaginaire. Aussi bien que « la meilleure solution est d’étudier des sujets qui se rapportent à la fois aux thèmes du texte et aux tensions du monde extérieur, afin qu’ils puissent arbitrer l’écart entre le texte et la réalité sans tomber dans l’une des catégories uniquement »[19]. Les références historiques étant nombreuses, nous évoquerons et commenterons ici les principaux indices textuels et iconographiques.

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L’écrivaine nous invite à plonger dans un monde en guerre dont les régions principales font directement écho à la géographie de l’Asie de l’Est. L’action principale se déroule dans les contrées de l’empire de Nikara, divisé en douze provinces selon les animaux-signes de l’astrologie chinoise, en guerre contre la Fédération de Mugen, surnommé Crossbow Island. Certainement, l’empire de Nikara est une représentation fictionnelle de la Chine et Mugen du Japon. L’île au sud de l’empire de Nikara, appelée Speer, fait, quant à elle, référence à Taïwan. Le deuxième tome introduit aussi Hesperia, double incarnation des nations d’Europe occidentale et d’Amérique du Nord. La comparaison ne s’arrête pas à une simple ressemblance graphique puisque les relations diplomatiques et les conflits narrés sont pour la majeure partie, selon l’auteure, « pulled out directly from history books »[20].

… aux mémoires de guerre

« Sunzi[21] écrit que si votre adversaire est colérique, vous devriez chercher à l’irriter. Faire semblant d’être faible pour qu’il devienne arrogant. Le bon tacticien joue avec son ennemi comme un chat joue avec une souris. »[22]

Les guerres d’opium : prélude de la trilogie

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La trilogie The Poppy War tire son nom des guerres d’opium (poppy ou pavot à opium en français), préambule de la trilogie. La première guerre d’opium opposa le Royaume-Uni à l’empire Qing 清朝 de 1839 à 1842. Le Royaume-Uni détient alors le monopole de la production du pavot et de la vente d’opium sur le territoire chinois qui interdit strictement à ses citoyens la consommation non médicalisée de la drogue. L’empire Qing 清朝 fait exploser en 1839 un inventaire de plus de 1000 tonnes d’opium au port de Canton / Guangzhou 廣州 déclarant ainsi la guerre aux Britanniques. Après plusieurs années d’affrontements, les Britanniques remportent de nouveau le droit de commercialiser l’opium sur le territoire ennemi avec la signature du traité de Nankin[23].

Les premières pages du roman ouvrent sur l’enfance de Rin, alors sous la tutelle de sa famille d’accueil tenant une petite échoppe d’opium. Cette substance hallucinogène est omniprésente dans le récit puisqu’elle sert à expliquer une partie du magic system imaginé par l’écrivaine, mais apporte également un éclairage sur les conséquences économiques et de santé publique. L’utilisation personnelle de l’opium à domicile était une pratique répandue en Chine au XIX° siècle suite à la victoire des Anglais, excluant une large partie de la population et appauvrissant les familles déjà modestes. Les personnages de Rin et d’Altan, étant tous deux sous l’emprise de l’opium, deviennent les narrateurs de cette histoire considérée comme l’une des plus grandes hontes de l’empire Qing 清朝 qui perdit les premiers affrontements, mais aussi les seconds, de 1856 à 1860 face à la coalition franco-britannique.

Le massacre de Nankin

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Dans le premier tome, les soldats de l’île de Mugen assiègent Golyn Niis, ville fortifiée et deuxième capitale de l’empire Nikan. La protagoniste Rin ne participe pas aux affrontements, mais arrive sur les lieux quelques jours après le massacre, à la recherche de survivants. Plusieurs chapitres sont alors dédiés à la description du massacre commis par les soldats de la Crossbow Island, à travers le regard enragé de Rin, mais aussi celui de l’auteure elle-même :

« J’écrivais d’un lieu de rage et de colère parce que je pensais que c’était juste étonnant et vraiment tragique que quelque chose comme ça ne soit pas vraiment connu en Occident et aussi pas vraiment… reconnu ou excusé, de la part du Japon. »[24]

Le massacre de Golyn Niis est un parallèle au massacre de Nankin (Nánjīng Dàtúshā, 南京大屠殺) perpétré du 13 décembre 1937 au mois de février 1938 par le Japon contre la Chine. Qualifié comme l’Holocauste oublié, ce massacre est une catastrophe humaine qui a causé la mort de plus de 200 000[25] hommes, femmes et enfants. Pendant plusieurs semaines, les envahisseurs Japonais ont torturé, violé et assassiné les habitants de Nankin, des atrocités innommables que R. F. Kuang intègre pleinement dans son ouvrage (tournoi de la décapitation, maison de repos où les femmes étaient violées et mutilées…) afin de lever le voile sur un fait historique encore peu médiatisé en Occident et réprimé par les politiques japonaises prônant une « amnésie collective ». Contournant le genre de la fantasy et ses connotations délectables d’évasion et de rêveries, l’écrivaine livre un discours funeste, brutal et réaliste.

La politique du Grand Bond en avant de Mao Zedong 毛澤東

Dans son dernier roman, The Burning God,R. F. Kuang met en lumière la Grande famine chinoise (sān nián dà jī huāng,三年大饥荒) à travers la vaine tentative de Rin d’accéder au pouvoir et son ambition de relancer l’économie de l’empire Nikan après trois années de guerre. Dans ce troisième tome, Rin, devenue une anti-héroïne, est l’incarnation de Mao Zedong 毛澤東 et fait le lien avec la politique économique dite du Grand Bond en avant (Dà yuè jìn, 大躍進) initiée par ce dernier qui se termine aussi en un échec et un bilan humain désastreux. Lors d’une interview donnée pour Book Riot, R. F. Kuang explique qu’elle voulait montrer la transformation de Rin, du rôle de roturière à celui de dictateur :

« La question à laquelle la trilogie essaie de répondre est la suivante : comment quelqu’un passe-t-il d’un personnage sans importance, reculé, à un dictateur mégalomane capable de tuer des millions de personnes ? J’ai toujours été intéressée par la façon dont les gens deviennent des meurtriers ou des auteurs de génocide. »[26]

Le mot de la fin

Récit de fantasy épique et sombre, The Poppy War propose une double expérience littéraire riche en influence et en réminiscence historique. En associant des éléments clés de l’histoire de l’Asie de l’Est à son propre récit, l’auteure propose à son public d’explorer plusieurs périodes marquantes peu représentées dans l’industrie du livre et dans le paysage médiatique international. R. F. Kuang n’hésite pas à bousculer les codes de la fantasy traditionnelle en composant un récit documenté, critique et engagé.

Si vous avez aimé cet article, nous vous conseillons également :

Le massacre de Nankin – Une cicatrice à jamais

Nankin, l’atrocité par les armes

L’Histoire, à la croisée des chemins – Le Maître du Haut Château – Philip Dick – 1962

Bibliographie

BALDINGER Kurt, « Moyen-âge : un anglicisme ? », dans Revue de Linguistique romane, vol. 26, n°101, Strasbourg, Société de linguistique romane, 1962, 270 p., pp. 13-24, [en ligne] https://www.e-periodica.ch/digbib/view?lang=en&pid=rlr-001%3A1962%3A26%3A%3A294#8 (dernière consultation le 02/04/2023)

BRIZAY Bernard, Les trente « empereurs » qui ont fait la Chine, Paris, Perrin, 2018, 562 p., [en ligne] https://www.cairn.info/les-trente-empereurs-qui-ont-fait-la-chine–9782262051587.htm (dernière consultation le 20/03/2023)

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DUPOUEY-DELEZAY Aurélien, « D’effondrements en renaissances ? Une histoire de l’univers tolkienien », dans Caliban, n°63, Toulouse, Presses universitaires du Midi, 2020, 366 p., pp. 45-64, [en ligne] https://journals.openedition.org/caliban/7199 (dernière consultation le 26/03/2023)

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HUANG Shunming 黄顺铭 et LI Hongtao 李洪涛, Jiyi de wenli : meijie, chuangshang yu nanjing da tusha 记忆的纹理:媒介、创伤与南京大屠杀 (« La texture de la mémoire : les médias, le traumatisme et le massacre de Nankin »), Beijing, China Renmin University Press, 2017, 342 p.

KUANG Rebecca, The Poppy War, Londres, Harper Voyager, 2018, 530 p.

KUANG Rebecca, The Dragon Republic, Londres, Harper Voyager, 2019, 654 p.

KUANG Rebecca, The Burning God, Londres, Harper Voyager, 2020, 617 p.

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WITZEL Michael, The Origins of the World’s Mythologies, New York, Oxford University Press, 2012, 665 p.

[1] Bien que l’année de naissance de la fantasy soit discutée, les recherches de Anne Besson, chercheuse et spécialiste du genre de la fantasy, datent son apparition moderne au XIXe siècle et observent une nette expansion du genre au XXe siècle par la sortie de la trilogie Le Seigneur des anneaux (1954-1955) de J. R. R. Tolkien (1892-1973).

[2] Nous empruntons ici le mot anglo-saxon pour introduire le genre de la fantasy qui vient désigner les œuvres de l’imaginaire et du merveilleux par opposition aux œuvres réalistes.

[3] Magic system (système de magie), est une expression anglo-saxonne qui désigne le fonctionnement de la magie et des éléments surnaturels dans une œuvre de fantasy.

[4] ROCHEBOUET Anne et SALAMON Anne, « Les réminiscences médiévales dans la fantasy », dans Cahiers de recherches médiévales, n°16, Orléans, Université d’Orléans, 2008, 366 p., pp. 319-346, résumé, [en ligne] https://journals.openedition.org/crm/11092 (dernière consultation le 20/03/2023)

[5] Terme inventé par le philosophe français Charles Renouvier (1815-1903) qui désigne une genre de la fiction qui repose sur la réécriture et l’altération de l’Histoire.

[6] La trilogie The Poppy War est composée du premier tome The Poppy War (Harper Voyager, 2018) ; du deuxième tome The Dragon Republic (Harper Voyager, 2019) ; et du troisième tome The Burning God (Harper Voyager, 2020). Le premier tome est paru en France en juillet 2020 dans les éditions Acte Sud, sous le nom La Guerre du Pavot, traduit par Yannis URANO.

[7] Rebecca F. Kuang 匡靈秀, née en 1996, est l’auteure de la trilogie The Poppy War (2018 – 2020) et du roman Babel or the Necessity of Violence (2022). Elle remporte le Compton Crook Award, le Crawford Award et en 2020 le Astounding Award for Best New Writer. Diplômée d’un Master of Philosophy in Chinese Studies et d’un MSc in Contemporary Chinese Studies, elle prépare aujourd’hui son PhD in East Asian Languages and Literatures à l’université de Yale.

[8] L’épopée de Gilgamesh, XVIIIe au XVIIe siècle av. J-C.

[9] PUBLIUS OVIDIUS Naso, Les Métamorphoses, Metamorphōseōn librī, Ier siècle.

[10] Beowulf, VIIe siècle.

[11] John Ruskin (1819-1900), écrivain, poète et peintre britannique appartenant au mouvement préraphaélite, il écrit en 1841 The King of the Golden River,un classique de la fantasy de l’époque victorienne.

[12] George MacDonald (1824-1905), écrivain et pasteur calviniste britannique, publie de nombreux ouvrages de fantasy dont Phantastes: A Faerie Romance for Men and Women (Smith, Elder & Co., 1858) et The Princess and the Goblin (Strahan & Co., 1872).

[13] William Morris (1834-1896), designeur, imprimeur, écrivain, poète, conférencier et architecte britannique, est l’auteur de plusieurs ouvrages majeurs du genre de la fantasy dont The Hollow Land (1856) ; The Roots of the Mountains (1889) ; The Well at the World’s End (1996).

[14] Howard Phillips Lovecraft (1890-1937), écrivain américain particulièrement reconnu pour ses récits fantastiques, d’horreur et de fantasy.

[15] « When Tolkien published The Lord of the Rings, those were books, published as books. There weren’t “Fantasy” shelves because there was no genre. […] Once people realized there was a genre, they started “doing” other people, doing Tolkien. They became faint photocopies. You get these great big books which are set in a medieval kingdom that is basically somebody’s impression of what they liked about Tolkien, combined with what they enjoyed about playing Dungeons and Dragons as a high schooler », GAIMAN Neil et MILLER Laura, « Fantastic friends » dans Salon.com, 2005, [en ligne] https://www.salon.com/2005/10/08/gaiman_clarke/ (dernière consultation le 02/04/2023)

[16] DATLOW Ellen et WINDLING Terri, The Year’s Best Fantasy and Horror: First Annual Collection, New York, St. Martin Press, 1987, 512 p., p. 15

[17] KUANG Rebecca et SORG Arley,« R. F. Kuang Interview – The Poppy War » dans Fantasy-Faction, 2018, [en ligne] http://fantasy-faction.com/2018/r-f-kuang-interview-the-poppy-war (dernière consultation le 02/04/2023)

[18] Le Keju est l’épreuve d’entrée de l’école militaire de Sinegard, principalement réservée aux nobles du pays. Avec seulement 15 % de réussite, la durée de l’épreuve est de douze heures et se compose de quatre matières : histoire, mathématique, logique et littérature classique.

[19] « The best solution is to investigate topics which relate both to the themes of the text and to the tensions of the outside world, so that they can mediate the gap between text and reality without falling into one of the categories solely », ORNING Hans Jacob, « Legendary sagas as historical sources », dans Tabularia, Caen, CRAM, 2015, [en ligne] https://journals.openedition.org/tabularia/2203 (dernière consultation le 20/03/2023)

[20] KUANG Rebecca et SORG Arley, op. cit.

[21] À l’école militaire de Sinegard, les soldats apprennent les Principles of War de Sunzi, référence au traité de stratégie militaire L’art de la guerre (Sūn Zǐ bīngfǎ 孫子兵法) écrit par Sūn Zǐ, aussi orthographié Sun Tzu.

[22] « Sunzi writes that if your opponent is of choleric temper, you should seek to irritate him. Pretend to be weak so that he grows arrogant. The good tactician plays with his enemy like a cat plays with a mouse », KUANG Rebecca, The Poppy War, Londres, Harper Voyager, 2018, 530 p., p. 140

[23] Le traité de Nankin (nánjīng 南京) est signé le 29 août 1842 sur le vaisseau britannique HMS Cornwallis, il fait partie des Traités inégaux (bù píngděng tiáoyuē 不平等条约) qui sont une série de traités juridiques imposés à la Chine, à la Corée et au Japon par les puissances de l’Europe occidentale et d’Amérique du Nord.

[24] « I was writing from a place of rage and anger because I thought it was just astonishing and really tragic that something like this was not really talked about in the West and also not really… acknowledged or apologized for, on the part of Japan », KUANG Rebecca et SORG Arley, op. cit.

[25] Nombre de victimes estimé à 200 000 par le tribunal militaire international pour l’Extrême-Orient, estimation contestée par la Chine qui avance celui de 300 000 morts.

[26] « The question the trilogy tries to answer is: how does somebody go from being an irrelevant, backwater, peasant nobody to being a megalomaniac dictator capable of killing millions of people? I’ve always been interested in how people become murderers or perpetrators of genocide », KUANG Rebecca et SONDHEIMER S.W, « R.F. Kuang on THE POPPY WAR, Peace, and Confronting History » dans Book Riot, 2018, [en ligne] https://bookriot.com/r-f-kuang-on-the-poppy-war/ (dernière consultation le 02/04/2023)

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